26 élus, et des dizaines de déçus. Mercredi dernier, Didier Deschamps a donné sa liste des Bleus qui se rendront au Qatar pour tenter de défendre le titre de championne du monde de la France. Mais il a bien sûr fallu faire des choix pour le sélectionneur, et donc laisser des potentiels mondialistes sur le carreau. Que ce soit par décision tactique, pour cause de blessure ou de trop de concurrence, ils sont une dizaine de joueurs qui auraient pu prétendre à une place dans la liste mais qui finalement regarderont le Mondial depuis leur salon.
Les blessés au mauvais moment
Elle était la paire de récupérateurs la plus besogneuse et la plus enviée de toutes les autres sélections. Mais cette année, le duo N’Golo Kanté–Paul Pogba ne sera pas de la partie. Les joueurs de Chelsea et de la Juventus accumulent les pépins physiques depuis le début de la saison, et une rechute lors du mois d’Octobre pour les deux hommes a sonné le glas de leurs espoirs de Coupe du Monde. Surtout pour Pogba qui avait misé sur une remise en forme accélérée pour revenir à temps, mais son corps a fini par dire non.
En défense, bien qu’il ne compte toujours aucune sélection avec les A, Wesley Fofana aurait très bien pu faire partie des 25 appelés par Deschamps s’il ne s’était pas blessé avec son club de Chelsea. Fofana pourra se consoler, d’abord en sachant que son ancien compère de Saint-Etienne, William Saliba, sera lui de la partie, mais surtout car, du fait de son âge, il aura d’autres occasions de participer à une Coupe du Monde, et probablement dans un rôle de titulaire.
Enfin, alors qu’il est tout désigné pour être le successeur de Lloris dans les prochaines années, Mike Maignan, qui s’est blessé lors du dernier rassemblement des Bleus, a été jugé trop juste par Deschamps pour venir occuper le rôle de doublure de Lloris, lui préférant le vétéran Mandanda, alors que Maignan vient pourtant tout juste de reprendre l’entraînement avec le Milan AC. Malgré ces absents de marque, la France est tout de même toujours considérée comme l’un des trois favoris de la compétition, avec le Brésil et l’Argentine.
Les victimes du changement tactique
Alors que le sélectionneur avait privilégié un système à cinq défenseurs au cours des dernières années, permettant ainsi à ses latéraux de monter fréquemment, il a décidé de revenir aux bases sûres en optant pour une défense à 4 lors de ce Mondial, un système qui apporte plus de solidité défensive. Ce choix avantage donc les joueurs axiaux et au profil plus défensif, tels que Upamecano, Konaté ou Koundé, aux dépends de latéraux plus tournés vers l’offensive et régulièrement appelés en Bleu tels que Jonathan Clauss, Lucas Digne ou Ferland Mendy. Ces trois absents sont clairement les trois grands perdants de cette liste, car ils pouvaient légitimement espérer faire partie de l’aventure.
Les joueurs un ton en-dessous
Quel est le point commun entre Wissam Ben Yedder, Moussa Diaby et Martin Terrier ? Ils pouvaient tous les trois croire en un appel de Deschamps, car il a très souvent été là pour le premier, car il représente l’avenir pour le second, et car il est dans une forme éblouissante pour le troisième, mais tous les trois n’ont rien pu faire face au retour en grâce de Giroud, impeccable avec le Milan AC et au profil si particulier et nécessaire à l’attaque française face aux défenses souvent très regroupées qu’elle affronte. Et avec Benzema, Griezmann, Mbappé, Coman, Dembélé et Nkunku, les attaquants de l’équipe de France sont les meilleurs du monde, et la marche était tout simplement trop haute pour les autres.
Au milieu, face à la terrible pénurie, ils étaient là-aussi quelques-uns à pouvoir espérer passer par un trou de souris pour aller au Qatar, mais ni Benjamin Bourigeaud, ni Tanguy Ndombélé, ni Corentin Tolisso, pourtant champion du monde en 2018, n’ont pu renverser les pronostics et prendre la place de joueurs au niveau similaire voire inférieur tels que les Marseillais Guendouzi ou Veretout ou de joueurs au faible temps de jeu en club comme Camavinga.
En défense, ce sont les jeunes Mohamed Simakan et Pierre Kalulu, très performants à Leipzig et au Milan AC, qui pouvaient prétendre à une place dans le groupe de Deschamps, mais celui-ci a préféré miser sur la stabilité puisqu’aucun des 26 joueurs appelés n’est novice avec les Bleus.
Enfin, alors qu’Alban Lafont était numéro 4 dans la hiérarchie des gardiens derrière Lloris, Maignan et Aréola, c’est donc finalement Mandanda qu’a choisi d’appeler le coach tricolore, sentant que la présence de ce joueur à la grande expérience sera plus utile au vestiaire que le faible vécu du jeune Nantais.
Laisser un commentaire Annuler la réponse.